Au-delà du mythe : la Syrah, un cépage français

Bien des mythes entourent l’origine de la syrah. Ramenée d’Egypte en Gaule par des légions romaines pour les uns, ou née en Perse (dans la ville de Shiraz) et rapportée à Marseille par les Phéniciens pour d’autres … Une autre légende quant à elle précise qu’elle aurait été ramenée depuis le Golfe Persique au début du XIIIè siècle, pendant les Croisades.

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La syrah, une variété française

En 1964, dans une revue scientifique, André et Levadoux classent la syrah dans le groupe de cépage des sérines avec la mondeuse noire N, la mondeuse blanche B, le viognier, la marsanne et la roussanne. Ce n’est qu’en 1988, à la suite de recherches génétiques poussées, qu’il est établi que la syrah est bien une variété française. Elle serait un croisement entre la dureza et la mondeuse blanche, deux vieux cépages rustiques.

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La syrah s’acclimate volontiers de terres chaudes et ensoleillées, réminiscence certainement de ses origines méditerranéennes. Beaucoup plantée en Australie, notamment pour cette raison, elle y représente plus de 40% du vignoble national et entre dans la composition de simples vins de table comme des plus prestigieuses cuvées, généralement aux côtés du cabernet, comme dans le fameux Penfolds Grange. Également très présente dans le reste du nouveau monde, la « Shyraz » offre ses plus belles expressions en Californie, vers Santa Barbara notamment où des plants plus anciens avaient été introduits, avant que Paso Robles ne fasse venir des plants français dans les années 1970. En Afrique du Sud, la syrah bénéficie d’un ensoleillement optimal et d’un terroir de schiste granitique qui rend possible sa plus belle expression épicée et raffinée, aux notes de fruits noirs caractéristiques, de violette et de lilas (chez Mullineux par exemple). 

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Enfin et surtout, la syrah s’est extrêmement bien acclimatée aux sols granitiques de la Vallée du Rhône. Plus exactement, dans le Rhône Nord, dans les appellations mythiques de Côte-Rôtie, Hermitage, Saint-Joseph ou encore Cornas où on retrouve les plus belles syrahs du monde en monocépage et plus au sud, aux alentours de Châteauneuf-du-Pape, où elle est souvent assemblée au grenache et au mourvèdre, qui lui apporte structure et potentiel de garde. 

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Les appellations Palette, Les-Baux-de-Provence, Corbières, Côtes-du-Roussillon, Fronton, etc. en produisent également.

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Ces baies violettes bleutées caractéristiques sont les 6è plus plantées au monde. Elles donnent au vin une couleur grenat intense légèrement violacée. Mais cette puissance n’empêche pas la syrah de donner de sublimes cuvées aux tannins soyeux et délicats, avec une intensité aromatique maitrisée sur le poivre noir, l’olive noire, les fruits noirs et surtout la violette. Il s’agit du cépage le plus riche en resvératrol, puissant anti-oxydant.